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Vous avez dit « ultimate » ?

Un frisbee ou disque, deux équipes, du fair-play, un esprit collaboratif et du plaisir sont les ingrédients pour pratiquer l’ultimate. Alexandre Delyon, doctorant à l’Institut de recherche mathématique avancée (Irma) est féru de ce sport. Arrivé à Strasbourg depuis un an, il n’a pas mis bien longtemps pour trouver un club* à son poignet.

Apparu aux États-Unis à la fin des années 1960, ce n’est que dans les années 1980 que l’ultimate arrive en France. Alexandre Delyon l’a découvert au travers des activités physiques proposées par son collège, en région parisienne. Il l’a pratiqué des années avec un collectif d’amis, avant d’en venir depuis deux ans à une pratique en club. « C’est un sport à la fois très esthétique et très physique, dont les valeurs me conviennent bien. » Même s’il est encore assez confidentiel, ce sport est organisé en fédération et en divisions au niveau national. On compte environ 3 000 licenciés en France, pour une dizaine de clubs. Il se joue par équipe en outdoor, en indoor ou dans une version beach, avec des tailles de terrains adaptées et des équipes allant de cinq à sept joueurs.

Auto-arbitrage et mixité

Le but du jeu : réussir à faire un lancer dans le camp adverse, qui doit être rattrapé par un coéquipier de son équipe. « Un peu à l’image du football américain. Mais la comparaison s’arrête là », s’amuse Alexandre Delyon. Le teneur du disque n’a pas le droit de se déplacer et le disque à terre donne la main à l’équipe adverse. Les matchs ont une durée d’une demi-heure à 1 h 30, l'équipe qui a le plus de points à la fin du temps remporte la partie. Une des particularité de l’ultimate réside dans l'auto-arbitrage. Ce sont les joueurs qui règlent ensemble les conflits qui peuvent survenir lors d’une partie. « À la fin de chaque match, nous consacrons également un temps de débriefing tous ensemble pour analyser la partie. » Autre particularité de ce sport, la mixité des équipes, même s’il existe aussi des tournois spécifiques féminins et masculins.

« Une grande famille »

« La priorité de l’ultimate, c’est que cela se passe bien. Il y a bien sûr le jeu de la gagne mais c’est avant tout le plaisir qui compte », ajoute Alexandre Delyon. Si ce sport pourrait être inscrit aux prochains Jeux olympiques, Alexandre Delyon émet quelques réserves quant à une pratique plus compétitive. « Est-ce qu’on a envie que ce sport prenne plus d’ampleur ? La réponse est oui – nous sommes toujours ravis quand il y a de nouveaux joueurs – mais pas à n’importe quel prix. Une pratique plus compétitive mêlée au business pourrait générer des travers, qui se feraient au détriment des valeurs actuelles de ce sport. On risque également de perdre l’esprit d’une grande famille. »

Frédéric Zinck

* Pour découvrir l’ultimate, Sesquidistus ultimate, Strasbourg (les entrainements débutants se font au stade de l'Ill, le jeudi, de 19 h 30 à 21 h 30)

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